La pandémie de Covid-19 a durement affecté notre santé physique et psychique. Cependant, les personnes âgées et vulnérables ont été et sont toujours celles qui ont le plus souffert. Leur âge avancé et leur fragilité est un facteur majeur de risque de faire une forme grave, mais en plus le confinement les a particulièrement affectées. En effet, les relations sociales sont fondamentales pour stimuler notre cerveau et nous permettre de maintenir notre santé mentale, surtout lorsque nous avançons en âge.
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- Un patient Alzheimer affecté par un COVID sans symptôme aura-t-il des atteintes de son cerveau ?
Il est particulièrement difficile de déterminer si le COVID est la seule cause d’une dégradation possible des fonctions cérébrales avec l’âge. Toutefois, les recherches démontrent que les personnes vaccinées sont mieux protégées contre les effets du COVID sur le poumon mais aussi les autres organes, comme le cerveau. - Les séquelles neurologiques liées au COVID sont-elles réversibles ?
Les atteintes neurologiques sont complexes. Cependant, il est important que l’évaluation diagnostique et la prise en charge soient réalisées le plus précocement possible pour obtenir une amélioration des troubles. Les enjeux aujourd’hui sont de modifier l’angle d’approche du COVID en le considérant comme une maladie à l’origine d’atteintes multi systèmes (respiratoire, neurologique, etc.) si l’on veut minorer le risque de séquelles. - Pourquoi le sujet âgé est-il plus à risque de développer des formes graves de COVID?
Il peut exister chez le sujet âgé des comorbidités qui augmente le risque de développer des formes graves. Par ailleurs, avec l’âge, le système immunitaire perd de son efficacité. Cela peut augmenter les risques du fait d’une réponse immunitaire inadaptée. Il est important de préciser que tous les sujets âgés ne développent pas systématiquement de formes graves ou même de symptômes. - La prise en charge du COVID long neurologique est-elle la même entre un sujet jeune et un sujet âgé ?
La nature et l’intensité de la rééducation est différente entre les sujets jeunes et les sujets âgés. Les plaintes et la récupération à l’effort sont à prendre en charge de manière spécifique et selon les capacités du patient. - Y a-il eu une prise en charge spécifique des personnes à risque affectées par le confinement ?
Certaines actions ont été entreprises pour aider les personnes à risque affectées par le confinement, notamment un support social accru, le recours à la télémédecine. Cela semble globalement bénéfique. - Les proches aidants ont-ils été particulièrement touchés par le confinement ?
Les proches aidants ont été touchés par le confinement. Une aggravation du stress et de la dépression a été démontrée. La charge a été augmentée lors du confinement, par exemple du fait des fermetures des centres d’accueil de jour. - Le port du masque pour les personnes soignants intervenant auprès des malades Alzheimer a-t-il eu des effets néfastes sur le comportement ?
Peu de données sont accessibles sur cette question. Il est toutefois possible que la relation sociale soit rendue difficile pour les patients Alzheimer; c’est une inquiétude ressentie par les soignants. Plus globalement, il a été démontré que le port du masque complexifie les interactions sociales, ce qui probablement impacte les relations médecin-malade. - Quelle est la proportion de neuro- COVID dans la population générale ?
Le COVID a été retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien des patients affectés dans moins de 5% des cas. Aussi plus la forme est grave, plus la probabilité de développer une forme neurologique est élevée. Il est important de préciser que l’anosmie est une atteinte très fréquente dans la population générale mais elle est bénigne. - La vaccination a-t-elle eu un effet sur les formes neurologiques ?
Une fois la campagne de vaccination réalisée, il a été constaté que le nombre de cas graves et le taux de mortalité ont clairement diminué.