Une étude britannique montre qu’adopter un mode de vie sain permet de réduire le risque de développer une démence comme la maladie d’Alzheimer, même avec un risque génétique élevé. Une bonne raison pour changer ses habitudes de vie en cette rentrée !
/ UNE MALADIE MULTIFACTORIELLE
Le cerveau est un organe complexe pour lequel les chercheurs n’ont pas réussi entièrement à percer les secrets. Il en est de même pour la plupart des maladies touchant cet organe comme les démences. Par exemple, la maladie d’Alzheimer, dont l’origine est encore inconnue, est ce que l’on appelle une maladie multifactorielle. Une maladie dont les risques d’apparition, d’évolution et de gravité varient en fonction de facteurs modifiables ou non modifiables. Parmi les facteurs sur lequel il n’est pas possible d’agir, on trouve la génétique. Il existe des gènes qui, lorsqu’ils sont présents ou mutés, vont augmenter le risque de développer une maladie d’Alzheimer, comme la mutation de l’ApoE4. Mais on sait également que certains facteurs relatifs au mode de vie de la personne, sur lequel il est possible d’agir, sont également susceptibles d’influencer l’apparition de la maladie. Une équipe britannique a voulu donc vérifier si adopter un mode de vie sain pouvait diminuer ce risque, quelque soit le statut génétique.
/ UN CORPS SAIN POUR UN ESPRIT SAIN
Pour ces chercheurs, un mode de vie sain se résume en quatre variables : manger sainement, faire de l’activité physique (selon les recommandations officielles), ne pas fumer et ne pas boire d’alcool. Si un sujet remplit 3 ou 4 critères, il est considéré comme ayant un mode de vie sain, alors qu’avec 0 ou 1 critère le mode de vie est plutôt défavorable.
Dans cette étude rétrospective, les chercheurs se sont basés sur des données de santé de patients recueillis entre 2006 et 2010 provenant de la Biobank du Royaume-Uni. Après avoir sélectionné les personnes âgées de 60 ans et plus, non atteintes de démence, avec des informations sur leur statut génétique, ils ont pu analyser les données de 196 383 sujets. Les résultats de cette étude montrent tout d’abord que, sans prendre en compte le statut génétique, les personnes avec un mode de vie défavorable ont un risque 1,35 fois plus élevé de faire une démence que celles avec un mode de vie favorable. Ensuite, le fait d’avoir un risque génétique élevé multiplie par deux le risque de survenue de la démence. Enfin, que chez ces personnes à risque génétique élevé, adopter un mode de vie sain permet de diminuer de 32% l’apparition d’une maladie d’Alzheimer. Une bonne nouvelle pour ceux qui pensent que la génétique est une fatalité.
/ DES RITUELS SIMPLES À METTRE EN PLACE
Que ce soit pour lutter contre les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète ou les démences, adopter un mode de vie sain n’apporte que des bienfaits. Il suffit juste de modifier progressivement à son rythme ses habitudes de vie ; adopter un régime méditerranéen, bouger un peu plus chaque jour par des moyens simples, réduire sa consommation d’alcool à deux verres par jour mais pas tous les jours jusqu’à l’arrêt complet et oser demander conseil à son médecin pour arrêter de fumer.
Retarder l’âge d’apparition des premiers symptômes de la maladie d’Alzheimer, c’est possible ! Les conseils de nos experts sont à (re)découvrir dans notre dossier thématique de prévention.
Retrouvez les dix rituels du quotidien recommandés par le Professeur Philippe Amouyel pour prévenir la maladie d’Alzheimer, dans son ouvrage « Le Guide Anti-Alzheimer, les secrets d’un cerveau en pleine forme ».
Source : Lourida et al. Association of Lifestyle and Genetic Risk With Incidence of Dementia. JAMA. 2019 Jul 14. doi: 10.1001/jama.2019.9879 et « Le Guide Anti-Alzheimer, les secrets d’un cerveau en pleine forme » du Professeur Philippe Amouyel.