Les méninges sont un élément important de notre cerveau. Leurs fonctions sont multiples, non seulement elles le protègent mais elles sont aussi impliquées dans l’immunité, le transport des nutriments et l’élimination des déchets. Jusqu’à ce jour, les méninges étaient au nombre de trois. En fait il existerait une 4ème méninge. Retour sur une découverte scientifique récente qui révolutionne ce savoir séculaire.
/ Qu’est-ce qu’une méninge ?
Notre cerveau est un organe bien protégé par les os de la boite crânienne. Cette boite cranienne est tapissé à l’intérieur par des membranes, appelées méninges. Ces membranes sont au nombre de trois : la dure-mère (la plus en surface), l’arachnoïde (au milieu) et la pie-mère (la plus proche du cerveau). Elles représentent une protection supplémentaire dans l’absorption des chocs par exemple.
La dure-mère est une couche dure et fibreuse qui adhère à l’os. L’arachnoïde possède une composition plus souple apportée par le collagène organisé en réseau fibreux. Enfin la pie-mère est en contact direct avec le cerveau. Cette dernière est irriguée par des vaisseaux sanguins qui apportent nutriments et oxygène au cerveau. Il existe un espace entre la pie-mère et l’arachnoïde dans lequel circule du liquide céphalorachidien.
Les méninges interviennent également dans d’autres processus importants pour notre cerveau, tels que l’immunité et l’élimination des éléments toxiques, notamment grâce au liquide céphalorachidien.
/ Il n’y en aurait pas trois, mais bien quatre !
Selon une étude récente publiée dans la revue internationale Science, il existerait une 4ème membrane.
A l’origine de cette découverte, les chercheurs souhaitaient comprendre d’où provenait le liquide céphalorachidien présent entre la pie-mère et l’arachnoïde. Grâce à des outils de microscopie puissants, l’équipe de recherche a observé que dans l’espace entre la pie-mère et l’arachnoïde se trouvait une monocouche de cellules entrecroisées par des fibres de collagène. Cette couche se comporterait comme une membrane supplémentaire et s’intègrerait dans le système lymphatique, dont une des fonctions est d’éliminer les protéines toxiques qui s’accumulent dans le cerveau, en particulier dans la maladie d’Alzheimer.
/ Quelle conséquence pour le fonctionnement de notre cerveau ?
La 4ème méninge que les chercheurs ont baptisé SLYM pour Subarachnoid Lymphatic-Like Menbrane, sépare physiquement en deux l’espace présent entre la pie-mère et l’arachnoïde, laissant envisager une organisation plus complexe que pensée initialement.
Les chercheurs ont donc conclu que la nouvelle membrane protégeait le cerveau des frottements et mouvements provoqués lors de la respiration ou lors d’un changement de position de la tête par exemple. Elle pourrait également être impliquée dans l’immunité grâce à la présence de cellules immunitaires spécifiques.
Cette nouvelle membrane guide le transport du liquide céphalorachidien le long des vaisseaux sanguins en direction du cerveau. Cela permet ainsi des échanges le système lymphatique et le système sanguin. En plus, grâce au flux lymphatique, elle pourrait notamment servir de filtre aux passages des protéines amyloïdes et Tau qui s’accumule chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension des mécanismes pathologiques en lien avec l’inflammation et l’élimination des protéines dans la maladie d’Alzheimer.
Source : Science 2023