Portraits des membres du Conseil Scientifique International de la Fondation Alzheimer

Depuis 2023 par le Docteur Jude Poirier préside le Conseil Scientifique International de la Fondation Alzheimer. Découvrez les portraits des membres de cette instance :

Martine Bungener

Martine Bungener est économiste et sociologue (thèse d’économie publique, 1980 ; HDR en économie de la santé, 1993). Recrutée au CNRS en 1978, elle est affectée au Laboratoire d’économie et de gestion de la santé à l’université Paris Dauphine (France). Ses travaux de recherche portent sur la transformation du système de santé, le rôle des médecins généralistes, l’implication des familles et proches auprès de personnes malades souffrant de cancer, sida, schizophrénie ou maladie d’Alzheimer. Le Dr. Bungener est nommée déléguée à l’Intégrité scientifique de l’Inserm de 1999 à 2008 et membre du collège « chercheurs » de la Conférence nationale de Santé au titre du CNRS entre 2011 et 2015.

Elle est directrice de recherche émérite au CNRS en 2014. Avant cela, elle est directrice de 1998 à 2009 puis directrice adjointe de 2010 à 2013 du Centre de Recherche Médecine, Sciences, Santé, Santé Mentale et Société.

Le Dr. Bungener est membre du CORES, conseillers du directeur général de l’Inserm de 2000 à 2007.

Martine Bungener est présidente du Gram, Groupe de réflexion avec les associations de malades de l’Inserm, depuis 2008. Elle a également été directeur-adjoint de l’ITMO Santé Publique d’AVIESAN (2008-2011) et membre du comité directeur de l’Alliance pour la recherche en SHS ATHENA (2010-2015).

Plus récemment, le Dr. Bungener est élue présidente du comité d’éthique et de déontologie de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) 2012-2016 et de Santé Publique France (2017-2021).

Professeur Stefano F. Cappa

Stefano F. Cappa est neurologue et spécialiste des neurosciences cognitives. Ancien professeur de neurologie à l’Institut universitaire d’études avancées (IUSS), il coordonne le Centre de recherche sur la démence à l’Institut national de neurologie, IRCCS Fondation Mondino à Pavie (Italie). Après des périodes aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, son activité clinique s’est déroulée en Italie à la Clinique Neurologique de l’université de Brescia et à l’université San Raffaele de Milan. De 2015 à 2018, il a été directeur scientifique de l’IRCSS S. Giovanni di Dio Fatebenefratelli à Brescia. Le Prof. Cappa est ancien président de la Société italienne de neuropsychologie, de la Fédération des sociétés européennes de neuropsychologie et de la Société italienne de neurologie pour l’étude de la démence (SINDEM). Il a publié plus de 450 publications « peer-reviewed ». Ses études utilisent des méthodes multiples et complémentaires (neuropsychologie, neuroimagerie structurelle et fonctionnelle et neuromodulation appliquée à des sujets sains et souffrant de maladies neurodégénératives), et sont publiées dans les principales revues scientifiques. Elles ont contribué à la compréhension des bases neurales des troubles du langage et de la cognition sociale, avec des applications au diagnostic clinique et à la réhabilitation, en particulier dans le domaine des aphasies primaires progressives et des stades prodromiques de la maladie d’Alzheimer.

Docteur Cristina Legido-Quigley

Dr. Cristina Legido-Quigley est une scientifique de renommée internationale et professeure associée au King’s College de Londres (KCL), où elle est chercheuse depuis 2006. En 2018, elle a rejoint le Steno Diabetes Center de Copenhague (Danemark), pour assumer le rôle de responsable de la médecine systémique. Son principal domaine d’intérêt est la dérégulation moléculaire dans la démence à travers le prisme du métabolisme du corps entier et son intersection avec le diabète/syndrome métabolique. Elle est experte en technologie « omics », qui sont des empreintes digitales personnelles composées de milliers de molécules. Elle a fait plusieurs découvertes, comme des molécules grasses cruciales pour la cognition et des protéines qui servent de cibles au développement de médicaments. De plus, elle utilise l’apprentissage automatique (machine learning) pour améliorer les diagnostics personnalisés. Ses découvertes sont diffusées dans plus de 200 publications scientifiques dans les domaines de la biotechnologie et de la clinique.

Les réalisations académiques du Dr Legido-Quigley comprennent un doctorat en chimie de l’Imperial College de Londres (Royaume-Uni), et modules de science des données à KCL et HarvardX. Elle a également participé activement en tant que membre de conseils consultatifs scientifiques et de conseils d’administration, notamment des consortiums d’initiatives médicales innovantes à travers l’Union européenne. Tout au long de sa carrière, elle a reçu de nombreux honneurs et récompenses, notamment celui de professeur honoraire à l’Université médicale de Guizhou et le LundbeckFonden Ascending Investigator Award.

Docteur Eric McDade

Eric McDade, DO, est professeur de neurologie à la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis (Etats-Unis). Ses travaux de recherche portent notamment sur l’analyse des mesures du liquide céphalo-rachidien et de neuroimagerie pour identifier la maladie d’Alzheimer précoce; le but ultime étant de découvrir les premiers marqueurs de la progression de la pathologie utilisables pour tester des thérapies modificatrices.

Le Dr McDade est codirecteur de l’unité d’essais cliniques sur la maladie d’Alzheimer à transmission héréditaire dominante. Il est également chef de clinique de l’étude observationnelle du réseau Alzheimer à transmission héréditaire dominante, dans laquelle lui et ses collègues utilisent une étude mondiale basée sur l’histoire naturelle afin de développer des essais de prévention dédiés à ces formes génétiques de la maladie. Dans le cadre de ce travail, il a codirigé une initiative visant à comprendre de manière approfondie les modifications des biomarqueurs solubles de la protéine tau. Le Dr McDade est aussi l’investigateur principal du tout premier essai clinique de prévention primaire de la maladie d’Alzheimer familiale testant les effets de la prévention du développement de plaques amyloïdes sur la démence chez les personnes atteintes d’une forme génétique de la maladie d’Alzheimer conduisant à une démence précoce.

Professeur Joël Ménard

Le Professeur Joël Ménard est né le 4 Septembre 1940 à Nantes où il a fait ses études de médecine, puis, à Marseille, avant de devenir interne des hôpitaux de Paris et choisir sur les conseils du Professeur Paul Milliez les soins des malades hypertendus. A partir de 1966, il s’est impliqué pendant plus de cinquante ans dans la recherche expérimentale et clinique sur le système rénine-angiotensine -aldostérone, avec le Professeur Pierre Corvol et de nombreux jeunes chercheurs français et étrangers venus travailler à l‘INSERM ou à l’hôpital avec eux. Il a exercé à Montréal (1966), au National Institute of Health (1970), à Bâle chez Ciba-Geigy où il a dirigé pendant 3 ans la recherche clinique internationale (1986), et à Berlin dans le cadre du Prix Von Humbolt (1993). Il a été le responsable médical de la Délégation à la Recherche Clinique de l’Ile de France (2001), puis du Plan Alzheimer décidé par Nicolas Sarkozy en 2007, devenant Président du Conseil Scientifique de la Fondation Alzheimer dirigée par le Professeur Philippe Amouyel. Ses contributions scientifiques concernent les méthodes de dosage du système rénine angiotensine, et la participation aux découvertes de ses inhibiteurs et de leurs associations, de l’éplérénone, et de l’osilodrostat.

Ronald Petersen

Le Dr Ronald C. Petersen a obtenu un doctorat de l’Université du Minnesota (Etats-Unis) et est diplômé en médecine de la Mayo Medical School en 1980. Il a complété son internat en médecine au centre médical de l’Université de Stanford (Etats-Unis) et est retourné au Mayo Clinic pour effectuer sa spécialisation en neurologie. Cette formation a été suivie d’un post-doctorat en neurologie comportementale à la faculté de médecine de l’Université de Harvard/Beth Israel Hospital de Boston (Etats-Unis).

Le Dr Petersen a été nommé Professeur « Cora Kanow Professor of Alzheimer disease Research » en 2000 et « Mayo Clinic Distinguished Investigator » en 2011. Au Mayo clinic, il est actuellement directeur du Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer et de l’étude clinique sur le vieillissement. Le Dr Petersen est l’auteur de plus de 1 000 articles évalués par des pairs sur les troubles de la mémoire, le vieillissement et la maladie d’Alzheimer.

Il a reçu le prix MetLife 2004 pour la recherche médicale sur la maladie d’Alzheimer et le Prix Potamkine 2005 pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer et les troubles associés de la part de l’Académie américaine de neurologie. Il obtient en 2012 le prix Khatchatourian et en 2013 le prix Henry Wisniewski Lifetime Achievement Award décerné par l’association américaine « Alzheimer’s association ». Par ailleurs, en 2011, il a été nommé président du Comité consultatif sur la recherche, les soins et les services du Plan National Maladie Alzheimer aux Etats-Unis, par le secrétaire à la Santé et aux Affaires sociales. Le Dr. Petersen a été membre du Conseil mondial sur la démence.

Docteur Judes Poirier

Au fil des années, le Dr Poirier a apporté des contributions majeures à l’avancement de la recherche scientifique sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Il est reconnu internationalement pour ses travaux sur le rôle de l’apolipoprotéine E dans le cerveau lésé et dans la génétique de la maladie d’Alzheimer. Outre ses contributions clés sur la plasticité cérébrale et l’apolipoprotéine E, il est pionnier dans l’établissement des bases pharmacogénomiques de nouveaux traitements pour les maladies neurologiques courantes. Il a reçu plusieurs prix scientifiques internationaux, notamment “International Society for Neurochemistry Investigator Award” (1995, Kyoto), “AAIC/Parke-Davis Lifetime Achievement Award in Alzheimer’s disease Research” (1996, Osaka) et “Galien Prize” (1997, Montreal). Il a également obtenu le Jonas Salk Award (1999, Toronto) en l’honneur du Dr Salk (inventeur du vaccin contre la polio), les “AstraZeneca/ASC/RxDx Award” (2001) et “CSCC Award” (2001, Chicago) pour ses travaux fondateurs sur la maladie d’Alzheimer. En 2004, il a été nommé Chevalier de l’Ordre du Québec. Le Dr Poirier est co-fondateur de trois sociétés de biotechnologie à Montréal (dont Nova Molecular Inc. et Spectral Neuroscience Inc.) participant au développement et à la commercialisation de services pharmacogénomiques et thérapies géniques pour les sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques du monde entier. Il publie des livres grand public, dont « La maladie d’Alzheimer : le guide » traduit en six langues. Il a reçu le prestigieux “Hubert Reeve Literary Prize” de l’Association canadienne des journalistes scientifiques. Récemment, il a publié « La longévité expliquée et démystifiée ».

Docteur Rosa Rademakers

Le Dr Rademakers possède une maîtrise en biochimie (1999) et un doctorat (2004) de l’Université d’Anvers (Belgique). En 2005, elle est postdoctorante dans le département de neurosciences de la Mayo Clinic Jacksonville, en Floride (États-Unis), où elle est devenue membre du corps professoral en 2007 et professeur titulaire en 2014. Depuis 2019, le Dr Rademakers est directeur scientifique du VIB-UA Center for Molecular Neurology et professeur à l’Université d’Anvers.

Ses recherches portent sur les analyses de génétique moléculaire de la démence frontotemporale (DFT) et des troubles associés. Son laboratoire est à l’avant-garde de la recherche sur les maladies neurodégénératives depuis qu’il a joué un rôle essentiel dans la découverte de la progranuline comme premier gène DFT. En 2011, son laboratoire démontre que les expansions répétées de C9ORF72 étaient la cause de la maladie sur le chromosome 9p. Au cours de la dernière décennie, ses travaux se sont étendus à l’identification des facteurs de risque génétiques et des facteurs modificateurs de la DFT, y compris la génération et l’analyse de séquences génomiques entières.

Le Dr Rademakers a publié plus de 450 articles et revues évalués par des pairs. Elle a reçu le prix de médecine Paolo Gontijo, le prix Sheila Essey pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique et le prix Potamkin 2016 pour la recherche sur la maladie de Pick, la maladie d’Alzheimer et les troubles connexes.

Docteur Julie A. Schneider

Le Dr Julie A. Schneider est professeur présidentiel Deborah R. et Edgar D. Jannotta de pathologie et de sciences neurologiques, directrice du National Institute of Aging (NIA) soutenu par le centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer et directrice associée du Rush Medical Center Alzheimer’s Disease Center. Elle a effectué sa spécialisation en neurologie à Chicago et en neuropathologie à Atlanta. Le Dr Schneider est également certifié en neurologie gériatrique et possède une maîtrise en recherche clinique. Elle dirige des travaux de neuropathologie clinique notamment pour l’étude sur les ordres religieux et le projet Mémoire et vieillissement. Elle assure l’évaluation scientifique de plus de 20 revues, fait partie de 3 comités de rédaction, compte plus de 450 publications. Actuellement membre invité du Conseil consultatif national sur le vieillissement (NIA), le Dr Schneider a siégé à de nombreux conseils universitaires et industriels. Elle a donné des conférences nationales et internationales et encadre de jeunes scientifiques et cliniciens. Ses recherches explorent le déclin cognitif lié à l’âge, en mettant l’accent sur l’encéphalopathie à prédominance limbique TDP-43 (TARD), les démences vasculaires, la maladie d’Alzheimer et les démences mixtes. Elle exploite ses connaissances en neuropathologie avec la neurologie clinique pour faire progresser la découverte des mécanismes, des facteurs de risque, des biomarqueurs et de la prévention/traitement des démences d’Alzheimer.

Docteur Ingmar Skoogr

Ingmar Skoog, docteur en médecine, titulaire d’un doctorat et professeur de psychiatrie depuis 2001, dirige l’AGECAP à l’Université de Göteborg depuis 2013. À la tête du groupe de recherche Epinep depuis 1986, il est également le responsable des études de cohorte sur la naissance H70 de Göteborg et de AGECAP, un centre interdisciplinaire, sur la promotion d’un vieillissement en bonne santé avec des chercheurs issus de cinq facultés et 17 institutions. Son domaine d’expertise inclut l’épidémiologie du vieillissement et la démence. De l’influence des modes de vie à la biochimie de la maladie d’Alzheimer, ses travaux révèlent des liens cruciaux, notamment en associant l’hypertension artérielle à un risque accru d’Alzheimer. Son livre de 2023, ’70 ans, c’est le nouveau 50,’ reflète les changements de perception liés au vieillissement. Avec plus de 500 articles et plus de 48 000 citations, Skoog détient un indice h de 114 selon Google Scholar (2023). Depuis 2019, il siège au conseil suédois de la recherche sur le vieillissement, contribuant à la Délégation du Parlement pour le travail des seniors (2017-2020). Sa carrière influente inclut des récompenses, des conseils au NIH-NINDS, des revues DSM-5, et un financement continu depuis 1995 du Conseil suédois de la recherche et de l’Association américaine Alzheimer.

Docteur Robert Vassar

Le Dr Robert Vassar est directeur du Centre Mesulam de neurologie cognitive et maladie d’Alzheimer. Il est également directeur du Centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer à l’Université Northwestern (Etats-Unis). Le Dr Vassar a obtenu son doctorat en 1992 en génétique moléculaire à l’Université de Chicago (Etats-Unis), puis a poursuivi une formation postdoctorale avec le Dr Richard Axel à l’Université de Columbia (Etats-Unis) où il a étudié la neurobiologie moléculaire de l’olfaction. Après son post-doctorat, il a rejoint la société de biotechnologie Amgen et a découvert l’enzyme bêta-sécrétase BACE1 qui génère le peptide amyloïde-beta jouant un rôle majeur dans la maladie d’Alzheimer. En 2001, le Dr Vassar a déménagé à l’Université de Northwestern pour explorer davantage les mécanismes de la maladie d’Alzheimer.

Docteur Jessica Young

Jessica Young a obtenu un doctorat en biologie moléculaire et cellulaire sous le mentorat du Dr Albert La Spada à l’Université de Washington (Etats-Unis) et a ensuite poursuivi une formation postdoctorale dans le laboratoire du Dr Lawrence S.B. Goldstein à l’Université de Californie à San Diego (Etats-Unis). Au cours de son parcours, elle a acquis une compréhension approfondie de la biologie cellulaire de la neurodégénérescence, en particulier du trafic des protéines et des systèmes de contrôle qualité des neurones qui deviennent dysfonctionnels en cas de pathologie. Surtout, sa formation lui confère une expertise exceptionnelle en culture cellulaire et en modèles de cellules souches pluripotentes induites chez l’homme. Elle est retournée à l’Université de Washington en 2016 pour créer son propre laboratoire indépendant axé sur le risque génétique lié aux gènes endo-lysosomaux et leur contribution aux phénotypes cellulaires précoces pertinents pour la maladie d’Alzheimer. Avec son laboratoire, le Dr Young a apporté d’importantes contributions dans ce domaine, comme l’élucidation des mécanismes d’actions du gène SORL1 impliqué dans les risques génétiques de maladie d’Alzheimer (Young et al., 2015, Knupp et al., 2022, Mishra et al., 2022, Mishra et al., 2023) et comme le développement des lignées cellulaires humaines provenant du tissu cérébral de patients (Rose et al., 2018). L’objectif de ses recherches est d’utiliser ces modèles in vitro pour identifier les mécanismes cellulaires clés dans la maladie d’Alzheimer, en vue de nouvelles thérapies.