Comme pour d’autres maladies, plus le diagnostic est précoce, plus la prise en charge est facilitée. Bien qu’aucun traitement curatif ne soit actuellement sur le marché, il existe des moyens d’actions pour ralentir la progression de la maladie. Plus ces moyens d’actions sont mis en place tôt, plus ils sont efficaces.
/ L’importance du diagnostic précoce
Le médecin de famille doit être le premier alerté dès l’apparition des premiers troubles. Il connaît bien son patient et sera le plus sera à même de détecter un changement insidieux et progressif dans les facultés ou le comportement de son patient. C’est lui qui doit être consulté en premier afin de réaliser les premières investigations simples. Des pathologies fréquentes du sujet âgé peuvent mimer un déclin cognitif (une altération des fonctions de la mémoire, du langage, du raisonnement et de l’organisation) et doivent être systématiquement recherchées : maladies de la thyroïde, carences nutritionnelles, troubles de l’humeur ou du sommeil… Après élimination de ces causes générales traitables, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer relève de consultations spécialisées en milieu neurologique ou gériatrique. Dans l’attente du bilan spécialisé, le médecin généraliste peut proposer quelques examens simples ou prescrire un examen d’imagerie cérébrale.
Sachant que la maladie peut induire des troubles de type anosognosie (déni de la maladie), le patient doit être accompagné dans la démarche de diagnostic. Les consultations mémoire dans les établissements de santé sont une ressource adaptée et efficace.
En conclusion, poser un diagnostic précoce de maladie d’Alzheimer dès l’apparition des premiers symptômes et signes fonctionnels c’est pouvoir bénéficier rapidement de prise en charge validées, participer aux programmes de recherche sur la maladie, anticiper et prendre soi-même les décisions qui concernent son projet de vie.
/ Les facteurs de risques et de protection
Plusieurs facteurs de risque sont susceptibles de favoriser le développement de la maladie d’Alzheimer. On peut citer la susceptibilité individuelle, liée à des facteurs de prédisposition génétiques (ex : la forme E4 de l’Apolipoprotein E), les maladies cardio-vasculaires, le retrait social et les conduites à risque (ex : tabac, alcool, traumatisme crânien).
Toutefois, il est aujourd’hui théoriquement possible de réduire de plus de 40% la survenue de cas de maladie d’Alzheimer grâce à la modification de facteurs de risque bien connus. On peut citer la stimulation cognitive, l’activité physique régulière et le régime alimentaire méditerranéen.
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative (ou neuro-évolutive) mais son développement n’est pas une fatalité. La prévention est un élément crucial du bien vieillir.
/ Les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer
Pour poser le diagnostic de la maladie d’Alzheimer, les médecins ont à leur disposition un certain nombre d’outils. Les troubles cognitifs et du comportement sont détectés grâce à des examens cliniques neuropsychologiques utilisant des tests cognitifs et des questionnaires. Les premières échelles d’évaluations sont le MMSE, le test de l’horloge, et le test des cinq mots. On peut aussi évaluer le retentissement sur l’autonomie de la personne à partir de quelques items simples : utilisation du téléphone, des moyens de transports, gestions financière ou d’un traitement médicamenteux. Après réalisation des tests simples, la personne sera orientée vers une consultation mémoire spécialisée où elle bénéficiera d’un examen neuropsychologique plus approfondi s’il existe le moindre doute sur l’intégrité de ses fonctions cognitives ou s’il subsiste des anomalies dans la présentation clinique ou neuropsychologique habituelle. Les résultats de ces examens cliniques permettent d’identifier avec précision les symptômes existants.
Pour confirmer le diagnostic, il existe des biomarqueurs biochimiques et d’imagerie cérébrale. Les biomarqueurs biochimiques sont détectés lors des tests sanguins et des ponctions lombaires. Concernant l’imagerie cérébrale, les outils à disposition sont l’imagerie par résonnance magnétique (ou IRM) et le scanner par exemple. Une imagerie cérébrale sera systématiquement réalisée, en particulier une IRM, à la recherche de signes évocateurs de maladie d’Alzheimer comme l’atrophie des hippocampes. Il n’est pas toujours possible ni facile de poser un diagnostic fiable dès la première visite. Un suivi attentif de la situation est alors proposé avec réévaluation clinique. Ce n’est parfois qu’après plusieurs mois de suivi que le diagnostic peut être posé.
L’utilisation de données combinées permet d’orienter plus efficacement le diagnostic.
Il est important de préciser que de nombreuses recherches sont encore en cours pour identifier de nouveaux biomarqueurs capable d’aider au diagnostic très précoce de la maladie tout en utilisant des moyens peu invasifs et peu couteux. La Fondation Alzheimer est engagée dans le soutien de la recherche de nouveaux biomarqueurs, en particulier pour différencier la maladie d’Alzheimer des autres maladies apparentées. La réussite de la prise en charge dépend de la précision du diagnostic.