Pour bien comprendre les mécanismes qui sous-tendent la maladie d’Alzheimer, il est important de préciser quelques notions essentielles concernant l’organe le plus complexe du corps humain : notre cerveau.
/ Quelques notions à connaitre à propos de notre cerveau
Le cerveau est un organe complexe, constitué de neurones (ou cellules nerveuses). Ces derniers forment de multiples connexions entre eux (ou synapses) et sont responsables de la bonne transmission des signaux/messages.
Le cerveau est composé de régions périphériques, appelées cortex cérébral, et de régions plus profondes, comme le thalamus mais aussi l’hippocampe (structure cérébrale impliquée dans les processus d’apprentissage et de mémorisation). Chaque région de notre cerveau a un rôle bien défini.
Notre cerveau termine sa croissance autour de 20 ans et ses cellules ne se reproduisent plus. C’est la plasticité cérébrale, sa capacité à s’adapter, à apprendre continuellement, qui par le développement de millions de connexions, viendra enrichir nos fonctions intellectuelles tout au long de notre vie.
Préservez notre capital cerveau est vital pour notre fonctionnement et notre bien-être.
/ Qu’est-ce que la physiopathologie ?
Le terme « physiopathologie » renvoie aux troubles de la physiologie, c’est-à-dire aux dysfonctionnements des fonctions cellulaires, physiques et biochimiques nécessaires à tous les organismes vivants. Autrement dit, il s’agit des mécanismes qui expliquent le développement et la progression d’une maladie.
Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, les troubles concernent principalement le dérèglement des fonctions cellulaires, physiques et biochimiques du cerveau.
/ A l’origine de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par la présence de 2 protéines anormalement accumulées dans le cerveau : la protéine amyloïde (ou peptide bêta-amyloïde) et la protéine Tau. La protéine amyloïde est le composant principal des plaques amyloïdes que l’on observe au microscope dans le cerveau des malades. Ces 2 protéines indispensables au fonctionnement des neurones sont responsables de leur dégénérescence lorsqu’elles se propagent et s’accumulent. D’autres cellules sont également affectées, les cellules gliales qui sont en particulier responsables de l’entretien et de la défense immunitaire du cerveau. En effet, ces cellules gliales peuvent être activées de manière inadaptée et trop prolongée, ce qui à la longue peut devenir toxique pour les cellules nerveuses. Ce phénomène s’appelle la neuroinflammation.
Si l’on comprend mieux aujourd’hui comment se constituent les lésions cérébrales et leurs conséquences sur la survie des neurones, on ignore encore précisément ce qui déclenche ce mécanisme pathologique.
Il existe 2 formes de maladie d’Alzheimer : les formes sporadiques (ou non héréditaires) et les formes familiales (héréditaires). Il est important de préciser que les formes familiales impliquent la présence de mutations génétiques et sont rares, soit moins de 1% des malades. Elles entrainent le développement de formes très précoces, avant 65 ans.
La compréhension des mécanismes qui sous-tendent le développement et la progression de la maladie d’Alzheimer est un prérequis dans l’élaboration de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitement. Bien que les avancées dans ce domaine soient considérables, de nombreuses questions restent encore sans réponse ; c’est pourquoi la Fondation Alzheimer soutient massivement la recherche fondamentale, la recherche translationnelle et l’innovation.