Les mécanismes en lien avec la réponse immunitaire dans le contexte de la maladie d’Alzheimer sont très largement étudiés. Toutefois, à ce jour, il existe encore de nombreuses questions sans réponse quant aux acteurs moléculaires et cellulaires qui sont impliqués. L’équipe de recherche menée par le Dr. Manoury a choisi de focaliser son attention sur le récepteur Toll, un récepteur capable de reconnaitre les agents pathogènes présents dans notre organisme et donc de déclencher les phénomènes d’inflammation.
/ Bénédicte Manoury, lauréate de l’appel à projets 2022 – programme innovant
Des études génétiques sur la maladie d’Alzheimer montrent que les réponses immunitaires sont causales dans les processus neurodégénératifs issus des pathologies amyloïde et Tau. Plus précisément, les réponses immunitaires neutralisent ou exacerbent le développement de la pathologie Alzheimer. Il est donc essentiel de comprendre leurs actions précises.
Les récepteurs de type Toll (TLR), initiateurs majeurs des réponses immunitaires innées, sont potentiellement décisifs dans la modulation de la maladie d’Alzheimer. Pour mieux comprendre, les récepteurs de type Toll sont de la famille des récepteurs de reconnaissance de motifs moléculaires, ce qui leur confèrent un rôle majeur dans la reconnaissance des pathogènes pouvant être toxiques pour notre organisme. Toutefois, leurs rôles exacts sont inconnus dans le contexte de la maladie d’Alzheimer.
Le projet de recherche porté par le Dr. Manoury et financé par la fondation Alzheimer concerne la caractérisation précise des actions périphériques et centrales du récepteur lysosomal Toll-like 9. Ce dernier est exprimé par les cellules immunitaires qui, lorsqu’elles sont activées, déclenchent l’inflammation. L’objectif du projet est d’améliorer les connaissances concernant les mécanismes d’action des réponses immunitaires pouvant causer la maladie d’Alzheimer, afin à plus long terme d’ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.