Composants principaux des membranes cellulaires, les lipides ont un rôle majeur dans le fonctionnement de notre cerveau. Un assemblage de membranes très particulier est au cœur des travaux du Dr. Barelli : la myéline. La myéline est une véritable enveloppe protectrice des fibres nerveuses qui permet aussi la bonne conduction de l’influx nerveux. Dans la maladie d’Alzheimer, il existe des altérations importantes et précoces de la myéline, responsables de perturbations de la conduction nerveuse. Un acteur essentiel de la myéline, un lipide polyinsaturé encore peu étudié, semble être mis en cause.
/ Hélène Barelli, lauréate de l’appel à projets 2022 – programme innovant
Les déficits en myéline apparaissent précocement dans le développement de la maladie d’Alzheimer. La myéline est un assemblage de membranes lipidiques qui entoure certaines fibres nerveuses pour les protéger et les isoler. En fait, elle joue un rôle crucial dans la propagation de l’influx nerveux et est essentielle au fonctionnement neuronal. La myéline est fabriquée par des cellules gliales appelées oligodendrocytes, qui entourent les axones des neurones pour faciliter une conduction nerveuse rapide. La myéline est constituée de feuillets membranaires étroitement empilés autour des axones et elle est composée principalement de lipides caractéristiques, dont un phospholipide particulier, un plasmalogène polyinsaturé, particulièrement intriguant.
Des études montrent que la quantité de ce plasmalogène présent en abondance dans la myéline diminue chez les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. De par ses propriétés spécifiques, il est raisonnable de penser que ce plasmalogène pourrait avoir un rôle important pour façonner une myéline correctement efficace et maintenir les neurones en bon état fonctionnel.
Le projet de recherche du Dr. Barelli financé par la fondation Alzheimer vise à comprendre quel est le mécanisme de formation de la myéline et quel est le rôle initiateur de ce plasmalogène dans le processus. Ces travaux devraient conduire à une meilleure compréhension de la démyélinisation observée dans la maladie d’Alzheimer et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques. De plus, ce lipide de la myéline pourrait devenir un nouveau biomarqueur pour la détection précoce de la maladie d’Alzheimer chez les patients.