Portrait de chercheur lauréat : Isabelle Cloez-Tayarani

Le Docteur Isabelle Cloez-Tayarani est chercheur à l’Institut Pasteur de Paris.

/ Développer un nouveau modèle expérimental pour différencier les formes précoces des formes tardives de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est une pathologie qui possède deux grandes formes : la forme familiale ou héréditaire qui apparait précocement, rare, et la forme sporadique qui apparait plus tardivement et la plus fréquente. Comprendre les mécanismes qui sous-entendent cette différence est une question fondamentale pour mieux appréhender le diagnostic et la prise en charge. Grâce aux développements de nouveaux modèles expérimentaux, le Dr. Cloez-Tayarani étudie les mécanismes moléculaires associés à l’accumulation des oligomères amyloïdes et spécifiques à chacune des formes de la maladie.

Portrait vidéo d’Isabelle Cloëz-Tayarani :

/ Lauréate de l’appel à projets « Programmes Innovants » 2023 de la Fondation Alzheimer

En 2023, la Fondation Alzheimer a lancé un appel à projets « Programmes Innovants », qui consiste à soutenir des programmes de recherche fondamentale, préclinique et translationnelle précoce, dédiés à l’étude des déterminants sociaux, neuropsychologiques, génétiques, biologiques, d’imagerie, (…) qui différencient les troubles cognitifs et comportementaux de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.

Tout cela est possible grâce à la générosité de nos précieux donateurs et mécènes.

Ainsi, le Docteur Isabelle Coez-Tayarani est lauréate de l’appel à projets « Programmes Innovants » 2023. Son projet sera financé à hauteur de 100 000€, à compter du 01/01/2024 et pour une durée de 2 années.

Résumé du projet du Docteur Isabelle Cloez-Tayarani :

Les lésions et pertes neuronales sont des causes importantes du dysfonctionnement cognitif dans la maladie d’Alzheimer. Elles sont fortement associées à l’accumulation d’oligomères ß-amyloïde (Aß). Cette accumulation conduit à la formation de plaques amyloïdes et à la neurodégénérescence.

L’objectif de ce projet est de comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans de tels processus.

Il existe deux formes de maladie d’Alzheimer : la forme familiale à apparition précoce et la forme sporadique à apparition tardive, qui représente la grande majorité (99 %) des cas. Une découverte récente montre que la structure des oligomères Aß diffère entre les 2 formes. Cela indique l’existence de mécanismes moléculaires divergents entre la forme familiale à apparition précoce et la et la forme sporadique à apparition tardive ; mécanismes qui émergent au cours des premiers stades de la maladie et qui sont encore totalement inconnus.

Pour étudier ces mécanismes, nous avons développé des modèles expérimentaux basés sur la transplantation de neurones reprogrammés à partir de cellules pluripotentes induites par l’homme (hiPSC) dans le cerveau de souris. Pour modéliser la forme familiale à apparition précoce, nous couplerons la transplantation avec l’injection d’un vecteur contenant la forme humaine mutée du gène précurseur amyloïde (APP) avec les mutations dominantes responsables des lésions neuronales typiques de la maladie d’Alzheimer.

Pour modéliser la et la forme sporadique à apparition tardive, nous modulerons l’expression du gène BMI1, notamment en le désactivant. En effet, il a été rapporté qu’in vitro l’inactivation spécifique du gène BMI1 dans les neurones humains conduit à l’accumulation d’oligomères Aß et de lésions neuronales et que l’expression de la protéine BMI1 est diminuée dans les neurones reprogrammés des iPSC de patients atteints de maladie d’Alzheimer. Pour chaque condition expérimentale, nous analyserons les profils moléculaires des neurones humains au niveau cellulaire en utilisant des approches transcriptomiques innovantes. Ces travaux permettront de mieux comprendre les mécanismes spécifiques à chacune des formes de maladie d’Alzheimer