Portrait de chercheur lauréat : Mounia Chami

Le Docteur Mounia Chami est chercheur à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC), à Valbonne Sophia Antipolis.

/ Observer et analyser les altérations du fonctionnement des mitochondries afin d’identifier de nouveaux biomarqueurs dans la maladie d’Alzheimer

La mitochondrie est un élément central des cellules de notre corps puisqu’il s’agit des structures de la cellule qui produisent l’énergie. Dans la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, son fonctionnement est altéré.

L’objectif des travaux du Dr. Mounia Chami est d’analyser ces modifications précoces dans le but d’identifier de nouveaux biomarqueurs. De plus, des études de corrélation entre les dysfonctionnements des mitochondries et les changements neuropsychologiques permettront de mieux comprendre le développement de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.

Portrait vidéo de Mounia Chami :

/ Lauréate de l’appel à projets « Programmes Innovants » 2023 de la Fondation Alzheimer

En 2023, la Fondation Alzheimer a lancé un appel à projets « Programmes Innovants », qui consiste à soutenir des programmes de recherche fondamentale, préclinique et translationnelle précoce, dédiés à l’étude des déterminants sociaux, neuropsychologiques, génétiques, biologiques, d’imagerie, (…) qui différencient les troubles cognitifs et comportementaux de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.

Tout cela est possible grâce à la générosité de nos précieux donateurs et mécènes.

Ainsi, le Docteur Mounia Chami est lauréate de l’appel à projets « Programmes Innovants » 2023. Son projet sera financé à hauteur de 100 000€, à compter du 01/01/2024 et pour une durée de 2 années.

Résumé du projet du Dr Mounia Chami :

Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer repose sur une analyse invasive du liquide céphalo-rachidien par ponction lombaire et sur des outils de neuroimagerie coûteux. Aussi la capacité à diagnostiquer la maladie à un stade précoce constitue-t-elle un défi clinique majeur. La complexité de ce diagnostic vient du fait que :

  1. L’incapacité des patients atteints de maladie d’Alzheimer à effectuer des tâches cognitives n’est pas entièrement corrélée aux changements précoces des biomarqueurs périphériques ou de neuroimagerie,
  2. La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées à la maladie d’Alzheimer () ont des similitudes cliniques qui empêchent de les différentier.

Des études ont observé un dysfonctionnement des structures cellulaires productrices d’énergie, appelées mitochondries, dans le cerveau des patients et ont suggéré des altérations similaires dans les cellules périphériques, soulignant leur utilisation potentielle comme biomarqueurs facilement accessibles. Cependant, ces travaux ont été réalisés dans de petits groupes de patients ou dans des études isolées.

Le but de ce projet est d’analyser les altérations mitochondriales précoces dans les cellules du sang périphérique et d’explorer de nouveaux biomarqueurs liés à un défaut bioénergétique affectant précocement les cellules sanguines, le sérum et le liquide céphalo-rachidien d’une large cohorte comprenant des patients atteints de maladie d’Alzheimer et de maladies apparentées, et des individus sains.

Les chercheurs testeront si ces altérations sont corrélées avec des changements neuropsychologiques primaires, des anomalies de neuroimagerie et des biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer.

Ce projet sera développé par des chercheurs possédant une forte expertise dans les mitochondries et la maladie d’Alzheimer, et un clinicien gériatre du « Centre Mémoire de Ressource et de Recherche » de l’Hôpital de Nice.

Etant la première étude combinant des analyses fonctionnelles de la mitochondrie et des biomarqueurs liés au défaut bioénergétique dans une grande cohorte aux premiers stades de la maladie, ce projet a un fort potentiel d’application clinique. Il a pour objectif final d’identifier des biomarqueurs précoces qui seront utilisés pour le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.