Portrait de chercheur lauréat : Hélène Barelli

Le Docteur Hélène Barelli est chargée de recherche au sein du laboratoire CNRS de dynamique des membranes lipidiques et des enveloppes protéiques de Valbonne.

/ La myéline, un allié méconnu contre Alzheimer ?

La myéline, souvent appelée « gaine protectrice » des neurones, est essentielle pour transmettre les messages dans le cerveau. Dans la maladie d’Alzheimer, cette myéline est endommagée, ce qui peut contribuer aux problèmes de communication entre les neurones. Le Dr. Barelli et son équipe cherchent à mieux comprendre ce rôle méconnu de la myéline et son lien avec la maladie. En collaboration avec un laboratoire australien, ils développent des outils innovants pour explorer cette piste et trouver de nouvelles solutions thérapeutiques.

/ Lauréate de l’appel à projets « Programme de mobilité internationale » 2024 de la Fondation Alzheimer

L’accroissement significatif de la masse critique des chercheurs hautement qualifiés internationalement dans le champ de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées est un enjeu important pour pouvoir lutter efficacement contre ces maladies. C’est dans cet objectif que la Fondation Alzheimer lance son appel à projet « Programme International de Chercheurs invités » pour permettre à des chercheurs de formation scientifique ou médicale d’étendre leurs compétences en recherche, dans un laboratoire public étranger, avec comme objectif de développer de nouvelles approches et d’initier des travaux collaboratifs de retour de France.

Tout cela est possible grâce à la générosité de nos précieux donateurs et mécènes.

Ainsi, le Docteur Hélène Barelli est lauréate de l’appel à projets « Programme de mobilité internationale » 2024. Son projet sera financé à hauteur de 62 623€, à compter du 1er janvier 2025 et pour une durée de 9 mois.

/ Résumé vulgarisé du projet du Hélène Barelli :

La démyélinisation cérébrale, c’est-à-dire la perte de la myéline, est un événement précoce dans la maladie d’Alzheimer. La myéline, élément cruciale pour la propagation rapide des informations dans les neurones, enveloppe les axones sous forme de plusieurs couches de membranes d’oligodendrocytes. Autrefois considérée comme un isolant inerte, des découvertes récentes suggèrent que la structure de la myéline peut s’adapter à l’activité neuronale, affectant ainsi l’apprentissage et la mémoire en ajustant la vitesse de transmission des informations via les réseaux neuronaux. Plus précisément, les plasmalogènes polyinsaturés (PU-Pls) sont une signature de la myéline, en particulier les PU-Pls-éthanolamines (PU-pPE), mais leurs fonctions sont encore mal comprises. De manière significative, les PU-pPE diminuent de 40 % chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. L’hypothèse émise par le Dr. Barelli est que cette réduction des PU-pPE pourrait bloquer la formation et le compactage appropriés de la myéline, en déstabilisant le contexte membranaire finement réglé des oligodendrocytes. L’accent récemment mis sur les déficits de myéline en tant qu’événements précoces de la maladie d’Alzheimer, en particulier chez les individus porteurs d’APOE4, incite particulièrement à étudier les fonctions du PU-pPE. Le séjour du Dr. Barelli au sein du laboratoire du Pr. Ernst Wolvetang (Australie) permettra de développer de nouveaux modèles cellulaires dits « organoïdes » cérébraux 3D spécifiques enrichis en oligodendrocytes. Une analyse détaillée des organoïdes cérébraux exprimant des défauts de compactage de la myéline sera réalisée grâce à l’expertise acquise, pour ensuite tester l’efficacité thérapeutique de l’administration de PU-pPE.