La maladie d’Alzheimer est la 2ème maladie qui effraie le plus les françaises et les français après le cancer, les pertes de mémoire et d’autonomie associées représentant des menaces terribles pour notre futur. Toutefois, d’autres pathologies aussi sévères ne bénéficient que du statut de maladies apparentées à la maladie d’Alzheimer. Ces maladies nécessitent une attention toute particulière, dans la mesure où des différences majeures existent.
/ Pourquoi l’appellation « maladies apparentées » ?
Les mots maladie d’Alzheimer sont souvent associés à ceux de maladies apparentées. Toutefois, peut-on dire que les maladies apparentées sont des maladies d’Alzheimer atypiques ou bien s’agit-il de pathologies bien distinctes ? Il est utile d’identifier et de comprendre les similitudes entre ces maladies. Mais la compréhension de leurs différences a un rôle crucial pour envisager une prise en charge adaptée et efficace de chaque patient.
Toutes sont des maladies neuroévolutives pour lesquelles les patients présentent des troubles cognitifs et comportementaux associés à la présence de déficits anatomiques et fonctionnels de diverses régions du cerveau. Tous les patients souffrent d’une perte d’autonomie progressive. Toutes ces maladies se traduisent par l’accumulation anormale de certaines protéines dans le cerveau.
En ce qui concerne les différences, certaines pathologies comme la maladie fronto-temporale vont avoir une atteinte comportementale majeure souvent différentes de celle de la maladie d’Alzheimer.
La seconde maladie neuroévolutive cognitive et comportementale est la maladie à corps de Lewy. Elle est responsable de fluctuations des symptômes, ainsi que de symptômes moteurs (exemples : rigidité musculaire ou lenteur physique). Les hallucinations visuelles, le plus souvent absentes dans la maladie d’Alzheimer, sont très fréquentes dans la maladie à corps de Lewy. La liste des différences est longue, indiquant bien qu’il s’agit de maladies ayant des caractéristiques spécifiques propres.
/ L’importance d’une approche différentielle
Puisque des différences majeures existent entre la maladie d’Alzheimer et les maladies dites apparentées, l’approche doit donc être différentielle, de la recherche fondamentale à la recherche clinique, et du diagnostic au traitement.
Cela signifie développer des hypothèses de travail spécifiques et non généralistes pour étudier et comprendre la pathologie. Cela signifie aussi la création et l’utilisation d’outils et de méthodes dédiées.
En terme de diagnostic et de traitement, il est impératif de développer des stratégies propres à chaque pathologie, notamment pour les biomarqueurs, les approches pharmacologiques et non pharmacologiques. Des erreurs commises à ces niveaux placent le malade dans une errance médicale contre laquelle il faut lutter. L’effort doit donc être mis sur l’importance de considérer les maladies apparentées comme des pathologies spécifiques et non pas comme des maladies d’Alzheimer.
/ La Fondation s’engage dans le soutien des maladies apparentées
Depuis sa création, la recherche sur les maladies apparentées fait partie des missions de la Fondation Alzheimer. En 2023, nous avons encore renforcé notre engagement : tous nos appels à projets encouragent la recherche sur les maladies apparentées et la liste très précise de chacune des maladies concernées y figure désormais. Ainsi, notre appel à projet thématique de l’année 2023 s’intitule « Différencier la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées ». Il est dédié au financement de projets capables d’identifier et d’analyser avec précision les spécificités de chacune des pathologies en lien avec les troubles cognitifs et comportementaux. Ces troubles constituant un enjeu majeur dans la vie quotidienne du malade et de ses proches, il nous a semblé primordial de promouvoir cet effort de recherche.
Grâce à votre générosité et à l’excellence des équipes de recherche financées, la Fondation s’engage auprès de tous les patients.