Les facteurs de risque modifiables et les facteurs de protection

Bien que l’âge et la génétique soient des facteurs de risque inévitables de la maladie d’Alzheimer, de nombreuses recherches montrent qu’il existe plusieurs facteurs de risque modifiables jouant un rôle déterminant dans la prévention ou le retardement de l’apparition de cette pathologie. Ces facteurs de risque, identifiés par des études internationales, notamment celles du Lancet Commission on Dementia Prevention, Intervention, and Care, concernent principalement le mode de vie et l’environnement.

Découvrez les principaux facteurs de risque modifiables et les facteurs de protection associés pour agir dès aujourd’hui et ainsi protéger votre santé cognitive à long terme.

/ Quels sont les facteurs de risque modifiables avant 45 ans?

Avant 45 ans, les études démontrent que le principal facteur de risque modifiable est le faible niveau d’éducation. Un faible niveau d’éducation est lié à une réserve cognitive réduite, ce qui diminuerait la capacité du cerveau à résister aux dommages associés au vieillissement et à la démence.

Toutefois, ce phénomène peut être compenser par un facteur de protection fondamental pour préserver son cerveau : la stimulation cognitive. Les activités qui sollicitent le cerveau, comme la lecture, la résolution de puzzles, les jeux de réflexion, l’apprentissage de nouvelles compétences, ou l’acquisition d’une nouvelle langue, aident à renforcer la « réserve cognitive » ; Cette capacité du cerveau à compenser les dommages pourrait retarder les symptômes de la maladie. Stimuler son cerveau, c’est rester mentalement actif tout au long de la vie et réduire les risques de déclin cognitif.

/ Quels sont les facteurs de risque modifiables entre 45 et 65 ans?

Plus tard, entre 45 et 65 ans, les chercheurs ont identifiés d’autres facteurs de risque modifiables de la maladie d’Alzheimer. Parmi ces derniers, on peut noter :

  • L’hypertension artérielle : Une pression artérielle élevée durant l’âge de la quarantaine et de la cinquantaine augmente le risque de démence en affectant la circulation sanguine vers le cerveau. Soigner les maladies chroniques, comme l’hypertension, peut prévenir les lésions cérébrales et réduire les risques de démence. Ce qui est bon pour le cœur est également bon pour le cerveau.
  • L’obésité : Le surpoids est un facteur de risque important pour le développement des maladies neurodégénératives car il affecte la santé cardiovasculaire, augmentant ainsi le risque de lésions cérébrales. Afin d’améliorer cette condition, il est possible de mettre en place un régime riche en fruits, légumes, poissons, noix, et huiles saines (comme l’huile d’olive). Le régime « MIND », qui combine des aspects des régimes méditerranéen et « DASH » (pour réduire l’hypertension), est spécifiquement conçu pour protéger le cerveau.
  • La perte auditive : La perte auditive durant l’âge de la quarantaine est associée à un risque accru de démence, probablement en raison de la diminution de la stimulation cognitive et de l’isolement social sous-jacent. Pour pallier à la perte auditive, il existe des appareillages spécialisés permettant de retrouver l’audition et ainsi de prévenir la dégradation des liens sociaux et de maintenir un niveau de stimulation cognitive optimale.
  • Les traumatismes crâniens : Les blessures à la tête ou commotions cérébrales augmentent le risque de démence, en particulier les traumatismes répétés dans le temps. Parmi les facteurs de protection contre les traumatismes crâniens, on peut citer le port du casque dans les activités à risque de commotions cérébrales mais aussi de limiter au maximum les activités sportives ou non pouvant induire des chocs portés à la tête.

/ Quels sont les facteurs de risque modifiables après 65 ans?

Avec l’âge qui avance, plusieurs autres facteurs de risque s’ajoutent à la liste précédemment établie. En effet, après 65 ans, notre santé cérébrale est affectée par :

  • Le diabète : Le diabète est une maladie métabolique associée à une altération de la circulation sanguine et une inflammation, ce qui augmente significativement le risque de démence. Comme pour l’hypertension, il est impératif de surveiller et de soigner son diabète. Cette mesure de protection est fondamentale pour réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer.
  • Le tabagisme : En plus des dommages aux poumons, le tabagisme entraine des lésions des vaisseaux sanguins dans le cerveau et peut accélérer le déclin cognitif. L’arrêt du tabac est donc considéré comme un facteur de protection très efficace contre la survenue de la maladie d’Alzheimer. Les bénéfices s’observent d’ailleurs très rapidement après l’arrêt de la prise de tabac.
  • La dépression : La dépression est liée à un risque accru de démence. Lorsque la dépression est diagnostiquée, elle doit être traitée dans les meilleurs délais. On sait aussi désormais qu’un stress chronique provoque des troubles neurochimiques qui peuvent accélérer le vieillissement cérébral. La méditation, la relaxation et d’autres techniques de gestion du stress sont très bénéfiques pour la santé du cerveau.
  • L’inactivité physique : Le manque d’exercice physique régulier est associé à une mauvaise santé générale, cardiovasculaire et cognitive. L’exercice physique, surtout l’activité aérobie comme la marche, la course ou la natation, est bénéfique pour la santé cérébrale. Il améliore la circulation sanguine, favorise la neurogenèse (formation de nouvelles cellules cérébrales), et peut retarder le déclin cognitif.
  • L’isolement social : Le manque d’interactions sociales régulières peut diminuer la stimulation cognitive et augmenter le risque de déclin. Les interactions sociales régulières sont donc bénéfiques pour le cerveau car elles stimulent les fonctions cognitives et aident à maintenir la mémoire et les capacités de raisonnement.
  • La consommation excessive d’alcool : Une consommation élevée d’alcool est liée à des dommages cérébraux et à un risque accru de démence. Comme pour le tabac, l’arrêt de l’alcool représente un facteur de protection efficace contre les maladies neurodégénératives.
  • La pollution de l’air : La pollution peut affecter la santé cérébrale en contribuant à l’inflammation chronique.
  • L’insomnie ou la mauvaise qualité du sommeil : Un mauvais sommeil, notamment les troubles tels que l’apnée du sommeil, est lié à l’accumulation de protéines toxiques dans le cerveau. Un sommeil de qualité est donc essentiel pour la santé cérébrale car il aide à éliminer ces protéines toxiques liées à la maladie d’Alzheimer, comme l’amyloïde et Tau. Traiter les troubles du sommeil tels que l’apnée peut donc réduire les risques de développer la maladie d’Alzheimer.

Ces facteurs modifiables et ces facteurs de protection montrent que la prévention de la maladie d’Alzheimer pourrait être influencée par des changements de mode de vie, en particulier dans les domaines de la santé cardiovasculaire, de la gestion de la perte auditive, et de la stimulation cognitive​.

Réduire certains de ces facteurs de risque en adoptant un mode de vie sain, en restant socialement et mentalement actif, et en contrôlant les maladies chroniques peut contribuer à améliorer la qualité de vie et réduire le risque de développer une maladie d’Alzheimer.

Sources : https://www.brightfocus.org/alzheimers/article/frequently-asked-questions-about-alzheimers-disease et https://www.pacificneuroscienceinstitute.org/blog/alzheimers-disease/7-common-questions-about-alzheimers-disease/