/ Les progrès de la recherche
Au cours des dix dernières années, les chercheurs ont fait des progrès majeurs dans la compréhension de la maladie d’Alzheimer. Ils ont pu montrer que lorsque les premiers symptômes cliniques de la maladie apparaissent, cette dernière évolue déjà depuis plusieurs dizaines d’années.
Cette phase de latence prolongée traduit la lutte de notre cerveau contre les lésions que génère au cours du temps cette maladie. Lorsque les symptômes apparaissent, ces capacités de résistance sont épuisées. Aussi, le plus longtemps notre cerveau sera en mesure de résister, le plus tard les premiers signes apparaîtront. En effet, l’âge d’apparition des premiers symptômes est variable selon les individus. Certains l’expriment très tard, après 90 ans, alors que d’autres, observent les premiers signes dès la soixantaine. Les chercheurs ont pu identifier plusieurs facteurs modifiables expliquant cette variation de l’âge de début. Aussi cette évolution très lente pourrait nous offrir la possibilité de mettre en œuvre des mesures de prévention ciblées sur ces facteurs pour aider notre cerveau à mieux résister à la progression de la maladie d’Alzheimer.
Cette hypothèse s’est vérifiée depuis quelques années : les chercheurs ont constaté que, dans les pays à haut niveau de revenu (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Suède, Hollande, Danemark…), le nombre de nouveaux cas de maladie d’Alzheimer tend à baisser. Des travaux scientifiques ont pu relier cette baisse à des améliorations de certaines de nos habitudes de vie et de nos comportements, comme par exemple l’allongement de la durée des études ou l’amélioration de la santé cardiovasculaire, facteurs connus pour retarder l’âge de début de la maladie. Ces évolutions ont ainsi permis à notre cerveau de se renforcer et de mieux résister aux attaques de la maladie d’Alzheimer.
/ Entretenir son capital-cerveau
Notre cerveau est composé à l’adolescence d’un capital d’environ 100 milliards de cellules : les neurones, qui va avoir tendance à décroître progressivement avec l’âge. Chacun de ces neurones est capable d’établir des connections avec 10 000 autres neurones assurant ainsi un maintien et un développement de notre cerveau tout au long de notre vie malgré l’absence de multiplication des neurones. Cela traduit la plasticité de notre cerveau, sa capacité à s’adapter en permanence aux situations auxquelles nous sommes confrontés tout au long de notre vie. C’est ce que l’on appelle la réserve cognitive.
Il s’agit d’un véritable capital cerveau que nous pouvons entretenir et faire fructifier dans la durée. C’est lui qui va nous aider à affronter et à compenser les pertes neuronales qui apparaissent avec le temps et à retarder ainsi l’apparition des premiers signes de la maladie d’Alzheimer.
Source : « Le Guide anti-Alzheimer, les secrets d’un cerveau en pleine forme » du Professeur Philippe Amouyel