Savoir parler deux langues, une protection efficace contre la maladie d’Alzheimer ?

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Pour lutter contre l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer, il est essentiel d’entretenir et de développer son capital cerveau. Le cerveau étant un organe complexe mais plastique, des connexions entre les cellules nerveuses peuvent se créer tout au long de notre vie lors de nouvelles acquisitions et de nouveaux apprentissages qui entretiennent notre capital-cerveau.

/ Bilinguisme ou le reflet des capacités d’adaptation de notre cerveau

Le bilinguisme se définit comme la capacité à parler couramment deux langues distinctes. Grâce à l’ apprentissage de langues étrangères, notre cerveau progresse fonctionnellement et anatomiquement. Lorsque nous connaissons deux langues différentes, le cerveau est capable de sélectionner la langue à utiliser en fonction du contexte et inhiber l’autre. Cette gymnastique intellectuelle requiert un fort engagement mental qui permet à plus long terme d’améliorer les fonctions exécutives, la mémoire, la résolution de problèmes ou le raisonnement. Ces modifications fonctionnelles s’accompagnent également de modification structurales du cerveau, avec notamment une augmentation de volume de la substance grise où sont localisées nos neurones. Il est important de noter que les effets du bilinguisme sur notre cerveau ont été principalement étudiés chez des sujets sains. On peut donc se poser la question de l’impact du bilinguisme chez les sujets atteints de maladies de type Alzheimer.

/ Bilinguisme et maladie d’Alzheimer, des résultats prometteurs

Les travaux de recherche sur les effets du bilinguisme en condition pathologique sont très récents et suscitent de plus en plus d’intérêt. Leurs résultats sont complexes à analyser du fait de la présence de nombreux facteurs de confusion provenant des patients mais aussi des tests utilisés pour mesurer les capacités intellectuelles impactées par le bilinguisme. Une des premières conclusions scientifiques est que l’utilisation des compétences liées au bilinguisme tout au long de la vie est corrélée avec un délai d’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer et un report du diagnostic clinique de 5 ans comparativement à des individus ne parlant qu’une seule langue.

/ Bilinguisme comme protection efficace, comment ça marche ?

Selon les chercheurs, le bilinguisme entrainerait des modifications anatomiques et fonctionnelles protectrices dans des zones du cerveau pouvant être touchées par la maladie. Les sujets bilingues ont notamment un cortex plus épais dans les zones du contrôle du langage et des fonctions exécutives. Ainsi, l’amélioration des processus de contrôle des fonctions exécutives induite par le bilinguisme permettraient de compenser le déclin des circuits impliqués dans d’autres fonctions cérébrales.

Parler deux langues est un facteur capable d’améliorer notre capital cerveau qui vient compléter les bénéfices d’autres facteurs protecteurs comme l’activité physique et le niveau d’éducation.

Source : Neuropsychologia 2020

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